Fisher Technics

Publié le par Francois Lionet

Lorsque j'avais 10-12 ans, la plupart des enfants jouaient au Légo. Pas moi. Moi je jouais à quelquechose de beaucoup mieux : le Fisher Technics. Dans ce blog sur la programmation, je ne peux pas ne pas commencer par cet élément fondamental dans mon parcours. La fabrication de machines toutes plus délirantes les unes que les autres. Comme je l'ai dit dans le chapitre précédent, les programmes ne sont que des machines virtuelles.
Alors que les constructions en Légo se cassent, ne tiennent pas bien, sont toutes bancales, celles en Fisher Technics sont solides et bien foutues. Le Fisher Technics est un jeu de construction orienté vers les mécanismes. Il y a certes des briques de base, qui s'emboîtent solidement les unes dans les autres, de multiples façon (les briques sont brevetées), mais il y a surtout des engrenages de différentes tailles, des roues, des chaînes, des vis sans fin. Et puis il y a les moteurs, très puissants, qui donnent vie aux constructions.

J'ai commencé le Fisher Technics en regardant mon frère y jouer. Puis, lorsqu'il l'a abandonné vers 15 ans, j'ai pris la main.

Des machines. J'en ai construit des dizaines (une centaine?). Toutes plus inutiles les unes que les autres. La construction en Fisher Technics est extrèment similaire à la programmation. On met une brique ici. Ca va ou ça ne va pas. Si cela ne va pas, on enlève la brique et on la remet ailleurs. C'est un processus très rapide et non frustrant. L'excellent conception des briques du Fisher Technics permet un positionnement très fin des différents éléments d'une construction. Pas a pas, on essaye, trifouille a partir d'une idée de base, et on arrive à une machine qui fonctionne à la fin. Ce n'est pas pour rien que le Ficher Technics a et est toujours utilisé dans les laboratoires (ne me demandez pas lesquels) pour faire des prototypes.

La construction d'une machine partait d'une idée de base. Un idée intelligente, ou idiote. Un machine a tirer la chasse. Une machine à dire bonjour lorsque l'on entre dans ma chambre. Une jeu de voiture. Une machine à distribuer du déodorant dans les toilettes. Une machine à remplir le gobelet à dents dans la salle de bains. Une machine à distribuer du savon dans l'evier de la cuisine. Une machine à nettoyer les lentilles de contact. Ce qui importait n'était pas le but de la  machine, mais tout le processus de construction, et comment elle fonctionnerait.

Lorsque j'avais un projet de machine en route, j'y passais tout mon temps libre. Je ne regardais pas la télé, faisais mes devoirs le plus rapidement possible, pour pouvoir me consacrer à la construction du projet. Je me souviens particulièrement des périodes entre midi et deux heures. Ne mangeant pas à la cantine à midi, je me dépèchais de terminer mon repas à la maison pour me rendre dans ma chambre et bricoler. En écoutant la radio, et plus particulièrement Europe 1 (c'était avant les radios FM), et les histoires extraordinaires de Pierre Bellemare. Le problème était que ces histoires se terminaient en général vers 13h55, ce qui ne me laissait que 5 minutes pour me rendre au lycée, situé à plusieurs kilomètres de notre appartement. Heureusement, ma mobylette allait vite.

La machine qui m'a vallu le plus de succès, était paradoxalement celle que j'ai trouvé la plus simple à construire. Une flute à bec automatique. J'ai, et je suis sur que vous aussi, avez dû faire de la flute à bec lors de vos années de collège. J'ai décidé d'en faire une automatique. Le principe était simple : une soufflerie envoyait l'air dans la flute, et un papier perforé passait a vitesse lente devant les trous de la flute, faisant de la musique. Un genre d'orgue de barbarie. J'avais fabriqué cette machine juste avant Noël, et l'avais emmené à la fête de Noël qui cette année se passait chez mon oncle. Lors de l'apéritif, j'ai pu faire ma démonstration. O miracle, la machine a fonctionné parfaitement. Quel succès! J'étais la vedette de la soirée. Je peux vous dire que cette machine simple a fonctionné de nombreuses fois pendant ce Noël.

J'ai aussi beaucoup fabriqué des machines en carton avec force sotch et colle. C'était mon autre passion. J'avais un tel besoin de carton fort pour mes constructions que je le récupérait sur le fond des boîtes de jeux que j'obtenais pour Noël et Saint Nicolas (toutes mes boites de jeux n'avaient pas de fond). J'ai réalisé un grand nombre de machines en carton. La plus interressante était certainement la "machine à piquer les fesses". En terminale j'etais je dois dire, assez dissipé. Avec un groupe de 3 copains, nous étions assez inattentifs en cours. J'avais eu alors l'idée de fabriquer une machine à piquer les fesses. Le principe en était simple. On perce un trou dans la chaise en bois de la victime, et on place la machine collée en dessous de la chaise. Cette machine consistait en une aiguille mue par un moteur. Lorsque le moteur tourne, l'aiguille sort de la machine, passe par le trou de la chaise, et vient piquer les fesses de la victime. Le tout était piloté par une télécommande électronique que j'avais récupéré dans un vieux jouet. Cette machine fonctionnait parfaitement.
Le jour dit, avant le cours, j'installe la machine infernale sous le siège de la victime (une fille un peu "neuneu"). Le cours d'histoire-géo commence. Et en concertation avec mes complices, j'appuie sur la télécommande. La victime sursaute, et évidemment nous rigolons comme des bossus. J'ai pu provoquer plusieurs piqures avant qu'elle n'ai l'idée de voir en dessous de la chaise. Elle prend la machine et la pose sur son bureau, aiguille vers le bas. Evidemment je ne me prive pas d'appuyer sur la télécommande, et la machine fait des bonds de carpe sur le bureau devant la prof médusée.
Inutile de dire que j'ai eu un avertissement de conduite ce trimestre.

Toutes ces machines sont pour moi semblables à de la programmation. Il s'agissait de construire quelquechose, petit à petit, avec force erreurs et retours en arrière. Le plaisir était dans la construction (une fois les machines finies, je les faisait marcher quelque temps pour ensuite les démonter pour en faire d'autres). Serais-je né 10 ans plus tard, je serais directement passé à la programmation, sans faire ces bricolages.
En fait je ne regrette pas de ne pas être né 10 ans plus tard. Construire toutes ces machines était une expérience enrichissante et productive.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
<br /> moi aussi j'ai jouer avec des lego,fischer thecnic,et mecano..et aujourd'hui un oncle ma montré une boite de plot marque "batima " ancêtre des legos..<br /> <br /> votre invention de la machine a piquer les fesses et son historique sur son application mon fait bien rire.jajaja.<br /> <br /> merci<br /> <br /> Cest gr^ce a ces juet que maintenant j'ai un autocad dans la tête et jarrive a tous arranger.<br /> <br /> <br />
Répondre
G
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Je viens de tomber sur ton blog en cherchant des infos sur Fisher Technik. J'ai 39 ans et mon beau-père viens de me donner un carton complet de FT en vrac pour le noël de mon fils. Il a 10 ans. On<br /> a passé la soirée a tout trier et ranger dans 2 grosses boites à outils avec ma femme. Je pense qu'il va adorer même si je pense que c'est encore un peu complexe. Il adore les Lego mais je partage<br /> ton point de vue sur la robustesse et la precision de fabrication. J'en ai eu quelques uns étant petit.<br /> <br /> Même si je ne suis pas aussi fana que toi en terme de programmation, je me suis assez bien retrouvé dans tes commentaires ! Y compris sur Pierre Belmarre !<br /> <br /> Merci pour ces articles très rafraichissants et bonnes fêtes de fin d'année !<br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> Bonjour,<br /> <br /> C'est vrai que les Fisher technics on bercé mon adolescence. J'espere que ton fils aura autant de passion pour ce loisir créatif.<br /> <br /> Amicalement, Francois<br /> <br /> <br />